Laissez-moi vous éclairer sur ma méthode en vous présentant un exemple de session avec les outils du théâtre d’improvisation et de la danse 😉
Je me porte garante d’un cadre bienveillant et sécurisant, nécessaire pour que les participants se sentent libres de s’exprimer et nourrir la création collective.
Les sessions que je propose sont construites de la manière suivante:
– J’apporte des activités dont j’explique les règles ;
– Temps de pratique et d’expérimentation ;
– J’accompagne les joueurs qui se sentent bloqués pour avancer ;
– Je ré-oriente les joueurs qui s’éloignent des règles pour maintenir le respect du cadre ;
– Temps d’échanges et de retours sur ce que les participants retirent de l’expérience.
Le théâtre d’improvisation et la danse regorgent d’outils ludiques et relationnels.
Ils peuvent être utilisés ensemble ou non.
Certaines séquences permettent de se focaliser sur des aspects en particuliers : le loisir / détente, la communication, la communication non verbale seule, la créativité, la réactivité…
D’autres permettent de développer plusieurs points simultanément.
C’est à la carte selon les besoins des participants !
Outils issus du théâtre d’improvisation
Parmi les nombreux cas pratiques, en voici un type:
l’abécédaire.
Règles:
Deux personnes jouent une scène dans laquelle leurs dialogues doivent suivre la trame de l’ordre alphabétique.
Un joueur introduit la discussion en commençant sa phrase par la lettre « A », son interlocuteur lui répond en débutant sa phrase par la lettre « B », le premier joueur reprend la parole en débutant par la lettre « C »… ainsi de suite jusqu’à la lettre « Z » qui correspondra à la fin de la scène.
Illustration sur le thème « à la machine à café » permettant d’inspirer les joueurs:
– Aurais-tu de la monnaie pour un café? Je n’en ai plus du tout…
– Bien sûr ! Je te dois au moins deux cafés depuis la réunion de la semaine dernière. Je savais que le patron devait nous présenter le nouveau projet mais je ne m’attendais pas à ce que la discussion dure si longtemps. J’avais un cours de tennis ensuite dans la soirée et je tenais vraiment à pouvoir y aller.
– C’est un super sport le tennis ! J’en faisais beaucoup dans ma jeunesse, avant de me me découvrir une passion pour le badminton.
– …
Analyse:
Cette pratique permet de développer :
– réactivité : il s’agit d’un dialogue avec des répliques relativement rapides, les joueurs doivent se repérer dans l’alphabet tout en étant attentifs aux propos de l’interlocuteur
– mémorisation : les joueurs doivent savoir où ils en sont dans les lettres
– écoute : être attentif aux propos de l’interlocuteur, ne pas parler en même temps que l’autre, sentir quand l’autre va parler et le laisser s’exprimer.
– respect des propositions apportées et adaptation : accepter les idées proposées par l’autre pour que l’histoire avance, rebondir dessus et construire une conversation qui a un sens.
Si un joueur était parti avec l’idée qu’il s’agissait d’une machine à café dans le hall d’une gare, il doit accepter qu’il s’agira d’une scène d’un lieu de travail dès que cette information est exprimée.
Les joueurs doivent également être attentifs au décor qui a pu être posé et le respecter: emplacement de la machine à café, échange de monnaie, éventuelle tasse de café dans la main…
– affirmation de soi: prendre la parole au moment opportun.
Un joueur peut reprendre la parole même lorsque son interlocuteur est parti dans une longue tirade, puisque l’autre joueur doit accepter de lui laisser une place et ne pas parler en même temps. Ce genre de cas peut d’ailleurs donner lieu à des scènes cocasses : jouer le personnage indélicat qui aime s’imposer, jouer une réaction d’agacement face à une personne qui monopolise l’attention…
– solidarité: derrière l’apparence d’un match de ping-pong verbal, les joueurs sont dans la même équipe et agissent de façon collaborative.
Il y a des techniques pour que le jeu ait l’air naturel malgré le fait qu’un joueur puisse avoir besoin de rechercher l’ordre alphabétique mentalement: jouer un personnage particulièrement attentif aux paroles de l’autre, prendre un air de grande réflexion avant de répondre…
De son côté, l’autre joueur peut aider en continuant à parler pour laisser du temps, marquer quelques silences afin de jauger si l’autre est prêt à répondre.
Le longs monologues de l’un peuvent aussi être une aide pour l’autre en manque d’inspiration.
– clarté dans son expression:
Pour donner de la fluidité à l’échange, il est important de savoir quels personnages les joueurs incarnent et que ceux-ci soient limpides dans leurs propositions.
Ici le contexte et l’ambiance sont rapidement posés: on comprend que ce sont deux collègues de travail qui discutent, ils semblent cordiaux et décontractés, voire proches.
Cela leur permet de connaître le type de relation entre eux et les inspirer pour la suite de la discussion.
Ils vont peut-être ne parler que de leur vie privée et sortir totalement du contexte professionnel en développant le côté amical, ou se faire des confidences de type commérages à propos d’un collègue de travail en développant le côté de complicité espiègle.
La scène aurait été complètement différente si un joueur faisait le choix d’incarner un supérieur hiérarchique.
L’autre joueur aurait alors eu l’opportunité de jouer une personnalité intimidée par exemple.
La communication non verbale sert alors le propos: la timidité d’un personnage s’exprime avec avec tout son corps. L’autre joueur est clairement informé de la position de son interlocuteur et s’y adapte: essayer de mettre le collègue à l’aise ou au contraire affirmer sa supériorité…
Le dialogue peut prendre beaucoup de tournures différentes à partir du contexte posé qui permet de nourrir les idées et influencer l’histoire.
Et si c’était à vous de jouer?
Outils issus de la danse
Le simple fait de faire jouer une musique et de s’autoriser à lui prêter son attention permet de se détendre.
Beaucoup de jeux et d’applications interprétatives sont alors possibles: en grand groupes, seul, par deux… Il y en a pour tous les goûts !
Exemple d’atelier en groupe:
Les personnes dansent en chœur de façon coordonnée. Une personne commence à faire le rôle du meneur de chœur et les autres reproduisent ses mouvements. Chaque personne est amené progressivement à prendre le rôle du meneur pendant une partie de la danse.
Ce type d’exercice permet de s’entraîner à faire des mouvements suffisamment clairs et adaptés aux rythmes pour être simplement reproduits et donner l’illusion d’une chorégraphie maîtrisée.
Cela permet également de voir l’interprétation de chacun de la musique et de changer de style à chaque nouveau meneur.
Exemple par deux :
L’idée est de de sentir le temps nécessaire pour s’adapter aux nouvelles contraintes physiques, aux limites de mouvements, à sentir la façon de réagir de l’autre.
Vient un moment où l’on parvient à s’adapter, à se laisser porter par ce que la musique nous inspire, à inventer de nouveaux mouvements qu’on ne peut pas réaliser seul car le partenaire apporte un équilibre et un contre-poids complémentaire.
De nombreuses contraintes peuvent être ajoutées pour apporter un ressenti différent et tester notre adaptation, par exemple mettre un ballon entre le buste des deux personnes.
Alors, on danse?