Mon parcours

Clémentine Barbé devant un grand arbre qu'elle regarde

Histoire d’une fille carrée qui veut faire une activité artistique et rendre les gens plus heureux.


J’ai souvent vu la vie comme un arbre.

Le tronc est une base, jusqu’à l’âge adulte où nous sommes en capacité (paraît-il) de faire des choix.
Plusieurs branches s’offrent alors : laquelle emprunter? En choisissant une seule branche, est-ce que je ne me ferme pas aux autres chemins? Et si je prends une mauvaise branche, comment y faire pousser des feuilles? …

Oui, j’étais du genre à me poser des questions, à douter, à être dans l’inconfort face au choix.
Cette posture m’a permis d’avancer en affinant mes décisions et d’améliorer sans cesse mes projets.

Et puis, baccalauréat en poche, j’ai eu une grande idée supposée résoudre mes problèmes: j’irai à l’université de Droit !
Moi qui étais en proie au doute, j’allais enfin avoir des réponses claires et tranchées.
Moi qui n’aimais pas choisir, un chemin généraliste me permettait des portes de secours.
Moi qui voulais vivre dans une société plus juste, j’allais acquérir des clés pour y participer.
Moi qui étais sensible, j’allais pouvoir aider.

Marteau de juge

J’ai développé ce que j’appelle l’aspect « carré » de ma personnalité, qui m’a apporté la structure dont j’avais besoin.

J’ai bien poussé le développement parce que je n’ai pas vu le temps passer jusqu’au diplôme d’avocat.
Une fois lancée, je me suis rendue compte qu’il y avait des dizaines de domaines dans le droit (leçon apprise au passage : j’ai cru avoir fait un choix et être tranquille, que nenni ! Les sous-branches de l’arbre à n’en plus finir apparaissent !).
Pour en savoir plus sur mes réalisations juridiques, je vous invite à lire mon mémoire de Master : « Les atteintes sexuelles au corps de la femme, Étude sous l’angle du droit, de la santé et de l’éthique. »

Je ne regrette pas mon choix. La connaissance des mécanismes juridiques m’est une ressource précieuse, et j’aime l’analyse intellectuelle.
Seulement voilà, la pratique d’un métier du droit diffère des théories bien ficelées apprises sur les bancs de la faculté entourée d’amis aussi curieux intellectuellement et idéalistes que soi.

Dans la pratique, la justice est une notion philosophique et subjective.
Dans la pratique, les affaires sont souvent emplies de drames inguérissables.
Dans la pratique, je me sentais comme un pompier quand l’incendie avait déjà fait des ravages.
Dans la pratique, je suis trop sensible pour la confrontation permanente ou l’empathie épuisante.
Dans la pratique, je ne me sentais trop différente de mes pairs.
J’en ressortais frustrée avec la sensation d’un gâchis humain, et d’une absence d’équilibre personnel.

J’avais besoin de vivre autre chose.

Image poétique d'une personne perdue en plein mer et qui se laisse voguer

J’ai mis quelques années mes compétences de gestion technique au service des compagnies d’assurance.
Les conditions de travail exigeant des qualités souvent contradictoires, j’avais quelque peu des difficultés à trouver une cohérence dans mon activité.
J’ai également observé et ressenti les tensions présentes, les clivages et le manque d’épanouissement chez nombre d’employés.

Il me manquait une ambiance d’enthousiasme motivante, et des relations constructives plus humaines.

Personne perdue dans un labyrinthe
Personne perdue dans un labyrinthe
Partie du logo - Poussière d'or qui s'élève

En parallèle, je suis passionnée de danse de couple et de théâtre depuis plus d’une dizaine d’années.
J’affectionne particulièrement les danses afro-latines pour leur richesse rythmique et la subtilité de connexion entre les partenaires alliant précision et souplesse.

Le théâtre et la danse sont avant tout un plaisir mais, derrière le côté ludique, leur pratique régulière crée des automatismes qui constituent un travail de fond et aident notamment à trouver sa place dans le groupe.

Le théâtre et la danse m’ont fait gagner en confiance en moi et dans les autres, permettant une création commune gratifiante qui se nourrit de cette confiance et la renforce en cercle vertueux.

J’ai remarqué que les outils induits par le théâtre et la danse étaient transposables à toute activité collective, et être utiles bien au-delà.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les règles et contraintes y sont très présentes. Leur rôle est de servir la création de groupe, permettant de l’emmener le plus loin possible.

J’y ai vu une philosophie de vie basée sur des valeurs qui me correspondent: échange, écoute, respect, proposition, ouverture d’esprit, créativité, joie, humilité, cohésion, harmonie…

Mes moments de danse ou de jeu de comédienne me font me sentir particulièrement vivante.
Malgré l’aspect sportif, elles me redonnent une forme d’énergie.
Les emplois que j’ai occupés, comme beaucoup, sollicitent principalement une partie de nos capacités. Pourtant, notre potentiel est multiple et a besoin de s’exprimer pour éviter la sensation de stagnation et l’usure.
Le théâtre et la danse ont la spécificité de faire fonctionner diverses aptitudes: intellectuelles, relationnelles, physiques, émotionnelles…

« Motivation » et « émotion » ont la même racine latine:
« movere », qui signifie « être en mouvement »

L’idée m’est alors venue de proposer les outils pédagogiques de ces activités au service de toute organisation de groupe, et particulièrement des professionnels.
Cette démarche m’apparaît pertinente eu égard au besoin actuel de la qualité de vie au travail, et est porteuse de sens dans mon parcours.

Je ressens toujours l’envie de faciliter les rapports humains et mes expériences du monde de l’entreprise font que je connais les implications des dysfonctionnements (pression, désorganisation, manque d’entente…).

Je suis simplement passée d’une utilisation des règles du droit et de la gestion à celles de la sensibilisation et de la prévention.
Cette approche d’apprentissage des règles sociales me convient mieux. Mon potentiel est bien meilleur dans un environnement de coopération que de confrontation.

Quand je repense aujourd’hui à cette métaphore de l’arbre, je me dis que les branches ne sont pas isolées les unes des autres, elles sont faites pour fonctionner de façon complémentaire pour faire grandir l’arbre.
Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, seulement une évolution foisonnante.

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